In Nominé Patres
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In Nominé Patres
Entre les cessions 15 et 16
Les portes du tramway s'ouvrirent dans un claquement pneumatique et plusieurs personnes en sortir. Parmis elles se trouvait Juan Sanchez Maguilez.
Le visage masqué par un foulard fin et opaque, le crane couvert d'un chapeau à large bord, Juan marqua une pose sur le quai et réajusta son costume tout neuf qu'il avait spécialement acquis pour l'occasion. La vitre de protection d'une publicité anodine lui servit de miroir approximatif.
Depuis la chute du professeur Topffer Il n'avait plus eu de livraison par Magnus de sa protection régulière et avait du reprendre l'ancien système pour ne pas finir en brochette de kermess à la moindre exposition solaire.
Il sortit de sa poche droite une paire de gants montants en cuir sombre, les passa aisément et calla leur position en claquant sêchement les intersections de ses doigts. Un dernier ajustement du chapeau déjà bien vissé et Juan sortit en pleine lumière vers sa destination. L'église San Carlo dé Dios située non loin des abords verdoyants des petites falaises de la ville de Talos.
La porte de l'église entre ouverte se déroba sous la poussée lente et dévote du jeune Espagnol. Juan se détendit instentanément lorsque la porte fut refermée et il retira chapeau et foulard pour respirer l'air chargé d'encens du lieu saint.
Le foulard à demi rangé et plié dans l'une de ses poches et le chapeau balant le long du corps, Juan entama au rythme d'enjambées respectueuse la traversée de la maison de Dieu pour arriver enfin devant le confessionnal. Personne n'y était assis et la porte était ouverte. Juan parcouru les angles morts et visibles à la recherche du pretre puis, le voyant enfin, leva une main à son adresse pour demander audience. Le pretre bien moins agé qu'il ne s'y attendait accepta sa demande d'un modeste signe de tête puis se dirigea vers Juan.
-Bonjour mon fils. que désirez vous?
-Padré j'aimerai que vous m'entendiez en conféssions.
Le prêtre était assez jeune mais son humilité évidente et sa voix en paix lui accordèrent un surcroit de maturité qui impressionna et appaisa immédiatement Juan. Le jeune membre turbulent et impulsif des cinq devenait méconnaissable face à ce porteur de la très sainte parole.
-Est ce que celà pourrait attendre deux jours mon fils? Il n'est pas dans mon habitude de venir dans cette église le mardi. Je suis attendu ailleurs pour l'office du jour et je crains d'être un peu en retard si je vous entend maintenant.
-Je vous en prie Padré.
-La chose est elle d'une si grande urgence?
Juan se borna à plonger son regard dans celui du pretre.
-S'il vous plait padré.
-Bien. Entrez. Mais je ne pourrai vous accorder que quelques minutes. Si vous le souhaitez nous pourrons nous revoir après demain pour poursuivre.
Juan s'assis sur un fin coussin sans confort et tira la porte à lui. Le jeune pretre s'assit à son tour de l'autre côté de la cloison et ouvrit le volet.
-Je vous écoute mon fils.
-Padré. j'ai envie de tuer une personne et ça me rend fou de douleur.
à suivre...
Les portes du tramway s'ouvrirent dans un claquement pneumatique et plusieurs personnes en sortir. Parmis elles se trouvait Juan Sanchez Maguilez.
Le visage masqué par un foulard fin et opaque, le crane couvert d'un chapeau à large bord, Juan marqua une pose sur le quai et réajusta son costume tout neuf qu'il avait spécialement acquis pour l'occasion. La vitre de protection d'une publicité anodine lui servit de miroir approximatif.
Depuis la chute du professeur Topffer Il n'avait plus eu de livraison par Magnus de sa protection régulière et avait du reprendre l'ancien système pour ne pas finir en brochette de kermess à la moindre exposition solaire.
Il sortit de sa poche droite une paire de gants montants en cuir sombre, les passa aisément et calla leur position en claquant sêchement les intersections de ses doigts. Un dernier ajustement du chapeau déjà bien vissé et Juan sortit en pleine lumière vers sa destination. L'église San Carlo dé Dios située non loin des abords verdoyants des petites falaises de la ville de Talos.
La porte de l'église entre ouverte se déroba sous la poussée lente et dévote du jeune Espagnol. Juan se détendit instentanément lorsque la porte fut refermée et il retira chapeau et foulard pour respirer l'air chargé d'encens du lieu saint.
Le foulard à demi rangé et plié dans l'une de ses poches et le chapeau balant le long du corps, Juan entama au rythme d'enjambées respectueuse la traversée de la maison de Dieu pour arriver enfin devant le confessionnal. Personne n'y était assis et la porte était ouverte. Juan parcouru les angles morts et visibles à la recherche du pretre puis, le voyant enfin, leva une main à son adresse pour demander audience. Le pretre bien moins agé qu'il ne s'y attendait accepta sa demande d'un modeste signe de tête puis se dirigea vers Juan.
-Bonjour mon fils. que désirez vous?
-Padré j'aimerai que vous m'entendiez en conféssions.
Le prêtre était assez jeune mais son humilité évidente et sa voix en paix lui accordèrent un surcroit de maturité qui impressionna et appaisa immédiatement Juan. Le jeune membre turbulent et impulsif des cinq devenait méconnaissable face à ce porteur de la très sainte parole.
-Est ce que celà pourrait attendre deux jours mon fils? Il n'est pas dans mon habitude de venir dans cette église le mardi. Je suis attendu ailleurs pour l'office du jour et je crains d'être un peu en retard si je vous entend maintenant.
-Je vous en prie Padré.
-La chose est elle d'une si grande urgence?
Juan se borna à plonger son regard dans celui du pretre.
-S'il vous plait padré.
-Bien. Entrez. Mais je ne pourrai vous accorder que quelques minutes. Si vous le souhaitez nous pourrons nous revoir après demain pour poursuivre.
Juan s'assis sur un fin coussin sans confort et tira la porte à lui. Le jeune pretre s'assit à son tour de l'autre côté de la cloison et ouvrit le volet.
-Je vous écoute mon fils.
-Padré. j'ai envie de tuer une personne et ça me rend fou de douleur.
à suivre...
Dernière édition par Noir Dessein le Lun 8 Sep - 17:30, édité 2 fois
Noir Dessein- Messages : 376
Date d'inscription : 09/04/2008
Re: In Nominé Patres
Juan était assis là, attendant une réaction ou un mot du pretre qui venait d'entendre ses paroles de meurtre. Il inspecta la cloison ajourée pour être sur de saisir le moindre signe de l'homme de Dieu. Mais rien, aucun signe manifeste. Le pretre avait les mains jointes posées sur ses cuisses et déjà Juan commençait à entendre parler le silence de son confesseur.
-Padré?
-Oui je vous écoute mon fils.
-Ben je viens de vous dire que j'allais tuer quelqu'un et c'est tout ce que vous avez comme réaction?
-Vous ne m'avez pas dit que vous alliez tuer une personne. Mais que vous en aviez envie. C'est très différent... Pourquoi ce besoin de supprimer une vie mon fils.
-J'en ai pas envie. En plus j'aime bien cette personne mais je ne vois pas comment faire autrement pour nous sortir de là. Quitte à mourir et ça me fait peur Padré. comment peut on sauver plusieurs personnes en tuant quelqu'un que l'on aime et aussi accepter de perdre sa propre vie?
-Le Christ a offert sa vie pour sauver l'humanité. Pourtant il n'avait pas envie de mourir.
-Vous voulez dire que je dois le tuer et aussi mourir?
-Non. Je met juste en évidence la plus grande leçon que Dieu nous a enseigné. Celle du don de soit. Mais interpréter à la ligne ce que fit le fils de Dieu n'a pas de sens si on s'en tient à l'acte primaire et sans jugement.
-Mais alors qu'est ce que je dois faire padré?
-La vie que vous échafaudez de supprimer est elle mauvais selon votre jugement? Et si oui mérite t'elle un acte si définitif? Ce sont de lourdes questions auxquelles il faut être pret à répondre quand on nourrit de si noirs projets. Vous les êtes vous posées?
-Ben c'est que c'est particulier concernant ce cas Padré. Avant il était bien et puis il a sombré très loin vers le mal et aujourd'hui il est de nouveaux bon mais je redoute qu'il redevienne comme avant et je m'en sent un peu responsable.
-Responsable? Comment ça? L'avez vous conduit vers le néant?
-J'en sais rien.
Juan chercha ses mots. Il voulait dire qui il était. Sa vie de Héro référencé par la ville. Son lien si étroit avec l'émanation du cristal. Avouer ses colères injustifiées qu'il se reprochait à lui même lorsqu'il était seul mais qu'il était incapable de reconnaitre devant ses alliés tant son orgueil bien plus que sa fierté l'ensevelissait sous le poids de postures grotesques. Il voulait enfin pouvoir parler à une personne autre que Magnus ou Gabriel. Parler de l'Espagne, de sa peur d'être abandonné qui le rongeait tout le temps. De son sentiment de culpabilité concernant le caractère destructeur de Lightray lors des destruction récentes d'une partie de la centrale nucléaire.
Mais les cinq, Final Start, son admiration mélée de haine pour Stuart, son... sa... tout ce qui devait rester caché. Toutes ces choses. Toutes ces choses. Toutes ces choses.
Le jeune pretre qui n'avait pas bougé ni tourné le regard vers Juan depuis le début de la confession entendit après un long silence marqué un discret reniflement contenue. Juan pleurait et se retenait pour ne pas craquer et déversser un patétique sanglot d'enfant laissé à la garderie.
-Mon fils. Ecoutez bien ce que je vais vous dire.
Juan renifla un grand coup, cligna de ces yeux blancs et se passa la pomme des mains sur le visage pour étaler tout ce sel mouillé.
-Oui padré.
-Nul n'agit avec considération lorsque le fardeau qu'il porte l'écrase de toute sa charge. Allez voir cette personne, apprennez à mieux la connaitre. Tentez de comprendre ce qui à pu au fond de son coeur la pousser à devenir mauvaise à une époque.
-Oui padré.
-La compréhension n'est pas l'acceptation. La compréhension n'est pas le jugement. Dieu nous a offert le pardon et le libre arbitre. En comprenant la personne que vous voulez tuer vous souleverez le voile des peurs qui vous entrave.
-Merci padré. Je vais faire ça oui. Je vais faire ça.
-Mon fils. N'hésitez pas à revenir me voir avant de commetre l'irreparable.
-Oui padré.
Juan sorti du confessional avec le visage marqué par les larmes. il sortit le foulard de sa poche, l'ajusta sur son visage. Remit son chapeau et sortie à l'exterieur. Vers la vie bruyante de Talos, vers quelques rire de jeunes filles sur le trotoir d'en face, vers les cinq, vers Final Start, vers le soleil qui attendait patiement de pouvoir le détruire lui, le faiseur de feu.
à suivre?
-Padré?
-Oui je vous écoute mon fils.
-Ben je viens de vous dire que j'allais tuer quelqu'un et c'est tout ce que vous avez comme réaction?
-Vous ne m'avez pas dit que vous alliez tuer une personne. Mais que vous en aviez envie. C'est très différent... Pourquoi ce besoin de supprimer une vie mon fils.
-J'en ai pas envie. En plus j'aime bien cette personne mais je ne vois pas comment faire autrement pour nous sortir de là. Quitte à mourir et ça me fait peur Padré. comment peut on sauver plusieurs personnes en tuant quelqu'un que l'on aime et aussi accepter de perdre sa propre vie?
-Le Christ a offert sa vie pour sauver l'humanité. Pourtant il n'avait pas envie de mourir.
-Vous voulez dire que je dois le tuer et aussi mourir?
-Non. Je met juste en évidence la plus grande leçon que Dieu nous a enseigné. Celle du don de soit. Mais interpréter à la ligne ce que fit le fils de Dieu n'a pas de sens si on s'en tient à l'acte primaire et sans jugement.
-Mais alors qu'est ce que je dois faire padré?
-La vie que vous échafaudez de supprimer est elle mauvais selon votre jugement? Et si oui mérite t'elle un acte si définitif? Ce sont de lourdes questions auxquelles il faut être pret à répondre quand on nourrit de si noirs projets. Vous les êtes vous posées?
-Ben c'est que c'est particulier concernant ce cas Padré. Avant il était bien et puis il a sombré très loin vers le mal et aujourd'hui il est de nouveaux bon mais je redoute qu'il redevienne comme avant et je m'en sent un peu responsable.
-Responsable? Comment ça? L'avez vous conduit vers le néant?
-J'en sais rien.
Juan chercha ses mots. Il voulait dire qui il était. Sa vie de Héro référencé par la ville. Son lien si étroit avec l'émanation du cristal. Avouer ses colères injustifiées qu'il se reprochait à lui même lorsqu'il était seul mais qu'il était incapable de reconnaitre devant ses alliés tant son orgueil bien plus que sa fierté l'ensevelissait sous le poids de postures grotesques. Il voulait enfin pouvoir parler à une personne autre que Magnus ou Gabriel. Parler de l'Espagne, de sa peur d'être abandonné qui le rongeait tout le temps. De son sentiment de culpabilité concernant le caractère destructeur de Lightray lors des destruction récentes d'une partie de la centrale nucléaire.
Mais les cinq, Final Start, son admiration mélée de haine pour Stuart, son... sa... tout ce qui devait rester caché. Toutes ces choses. Toutes ces choses. Toutes ces choses.
Le jeune pretre qui n'avait pas bougé ni tourné le regard vers Juan depuis le début de la confession entendit après un long silence marqué un discret reniflement contenue. Juan pleurait et se retenait pour ne pas craquer et déversser un patétique sanglot d'enfant laissé à la garderie.
-Mon fils. Ecoutez bien ce que je vais vous dire.
Juan renifla un grand coup, cligna de ces yeux blancs et se passa la pomme des mains sur le visage pour étaler tout ce sel mouillé.
-Oui padré.
-Nul n'agit avec considération lorsque le fardeau qu'il porte l'écrase de toute sa charge. Allez voir cette personne, apprennez à mieux la connaitre. Tentez de comprendre ce qui à pu au fond de son coeur la pousser à devenir mauvaise à une époque.
-Oui padré.
-La compréhension n'est pas l'acceptation. La compréhension n'est pas le jugement. Dieu nous a offert le pardon et le libre arbitre. En comprenant la personne que vous voulez tuer vous souleverez le voile des peurs qui vous entrave.
-Merci padré. Je vais faire ça oui. Je vais faire ça.
-Mon fils. N'hésitez pas à revenir me voir avant de commetre l'irreparable.
-Oui padré.
Juan sorti du confessional avec le visage marqué par les larmes. il sortit le foulard de sa poche, l'ajusta sur son visage. Remit son chapeau et sortie à l'exterieur. Vers la vie bruyante de Talos, vers quelques rire de jeunes filles sur le trotoir d'en face, vers les cinq, vers Final Start, vers le soleil qui attendait patiement de pouvoir le détruire lui, le faiseur de feu.
à suivre?
Noir Dessein- Messages : 376
Date d'inscription : 09/04/2008
Re: In Nominé Patres
Juan marchait la tête basse. Moins par abatement que par précaution de peur de prendre sur le visage la violence du soleil. Ses lunettes solaire de bonne facture lui assurait une fine pénombre sur ses pupilles imaculées. Sa démarche pensive, ses mains dans les poches et le dos un peu vouté, il avancait tout droit vers la station de tramway sans avoir l'envie de rentrer à Final Start.
Il devait d'abord se reprendre et par dessus tout arreter de chialer comme une madeleine à chaque fois qu'il voyait arriver à l'horizon le spectre de l'abandon, du vide et de la solitude.
Depuis leur évasion de la lune, lui et les autres avait vécuent presque tout le temps ensemble à part l'autre emmerdeur de génie de Stuart qui partait très souvent on ne sait où entre deux tonnes de galère qu'il se chargeait de leur mettre sur le dos à son retour.
Juan était bien conscient qu'il se mentait à lui même concernant Stuart mais le chasseur lui mettait une telle pression, que le simple fait de penser que les ennuis ne venaient que de lui, assurait à Juan un certain soulagement et surtout une bonne légitimité pour contester en permanence ce chieur de militaire à la con.
A l'évocation de mensonges avoué à lui même Juan stoppa sa marche au millieu du flot de badauds et se surprit à sourire du ridicule de son acharnement contre Stuart. Non vraiment, il y avait beaucoup de choses avec lesquelles Juan devait ou bien faire la paix, ou bien... ou bien faire la paix. "Fait chier" se dit il en souriant un peu plus ouvertement à la foule qui le croisait d'un regard suspect.
Et puis il y avait l'autre, le truc pas humain, son frère de chair ou son je ne sais quoi dont il ne pouvait se défaire. Une petite voix le sermonna, "tu ne serai pas un peu xenophobe Juan?"
- Hein? N'importe quoi. c'est pas vrai.
"Alors pourquoi refuse tu le statue d'être vivant à Philippe?"
- Mais je ne refuse rien. C'est pas moi qui ai déconné.
"Juan tu te ment à toi même et tu le sais"
- C'est pas vrai.
"Ha oui? Alors pourquoi tu refuse de le nommer autrement que par des surnoms rabaissant?"
- Ca n'a rien à voir. C'est juste qu'il me cherche.
"Fais croire ça à d'autre Juan"
- Mais puisque je te dis que c'est lui qui...
Juan releva brusquement la tête pour se rendre compte qu'il était seul debout au millieu du trotoir avec quelques passants qui se forçaient à l'ignorer pour éviter d'avoir à faire à un débile léger en proie à un monologue.
- Ben quoi? Qu'est ce que vous avez à me regarder comme ça? Ca vous arrive jamais de parler tout seul bande de couillon. Putain fait chier merde.
La foule poursuivit son flot courtois sans un mot, espérant que le jeune homme en noir ne l'aggresserait pas.
Juan reprit sa marche mais en activant le pas pour au plus vite rentrer à l'abrit des murs en travaux de Final Start. Arrivé devant le portail qui le transporterait au coeur de la base Juan marqua un arrêt et tourna son attention vers les quartiers nord de Talos. Il n'y avait jamais mis les pieds. après tout pourquoi rentrer tout de suite? Et puis toutes ces bonnes résolutions d'adulte responsable. A quoi servirait'elle si à la première alerte il fonçait direct à la base comme un merdeux dans les jupes de sa môman chérie...
-Maman tu me manque.
Un coup d'oeil rapide de droite et de gauche pour s'assurer que personne ne le regardait et quelques flash lumineux plus tard Juan était sur les trotoires des quartiers nord de Talos. Le jour commença à décliner et un certain soulagement lui parcourut l'échine. Encore quelques dizaines de minutes et il pourrait retirer ses lunettes.
Les rues se vidaient lentement alors que la nuit n'était pas encore installée. Juan n'y preta pas attention sur le moment. Beaucoup trop attentif à l'instant où il serait libéré de la crainte du feu solaire. Il s'attarda devant quelques drugstores, s'offrit une glace juste avant que la boutique du glacier ne ferme précipitement derrière lui et jugea nonchalement que les habitants de Talos étaient une sacrée bande de poules réglées comme du bétail rentrant à l'étable. Une belle brochette de naze quoi.
La demi heure qui suivit lui fournit de quoi revoir son jugement hatif.
A suivre...
Il devait d'abord se reprendre et par dessus tout arreter de chialer comme une madeleine à chaque fois qu'il voyait arriver à l'horizon le spectre de l'abandon, du vide et de la solitude.
Depuis leur évasion de la lune, lui et les autres avait vécuent presque tout le temps ensemble à part l'autre emmerdeur de génie de Stuart qui partait très souvent on ne sait où entre deux tonnes de galère qu'il se chargeait de leur mettre sur le dos à son retour.
Juan était bien conscient qu'il se mentait à lui même concernant Stuart mais le chasseur lui mettait une telle pression, que le simple fait de penser que les ennuis ne venaient que de lui, assurait à Juan un certain soulagement et surtout une bonne légitimité pour contester en permanence ce chieur de militaire à la con.
A l'évocation de mensonges avoué à lui même Juan stoppa sa marche au millieu du flot de badauds et se surprit à sourire du ridicule de son acharnement contre Stuart. Non vraiment, il y avait beaucoup de choses avec lesquelles Juan devait ou bien faire la paix, ou bien... ou bien faire la paix. "Fait chier" se dit il en souriant un peu plus ouvertement à la foule qui le croisait d'un regard suspect.
Et puis il y avait l'autre, le truc pas humain, son frère de chair ou son je ne sais quoi dont il ne pouvait se défaire. Une petite voix le sermonna, "tu ne serai pas un peu xenophobe Juan?"
- Hein? N'importe quoi. c'est pas vrai.
"Alors pourquoi refuse tu le statue d'être vivant à Philippe?"
- Mais je ne refuse rien. C'est pas moi qui ai déconné.
"Juan tu te ment à toi même et tu le sais"
- C'est pas vrai.
"Ha oui? Alors pourquoi tu refuse de le nommer autrement que par des surnoms rabaissant?"
- Ca n'a rien à voir. C'est juste qu'il me cherche.
"Fais croire ça à d'autre Juan"
- Mais puisque je te dis que c'est lui qui...
Juan releva brusquement la tête pour se rendre compte qu'il était seul debout au millieu du trotoir avec quelques passants qui se forçaient à l'ignorer pour éviter d'avoir à faire à un débile léger en proie à un monologue.
- Ben quoi? Qu'est ce que vous avez à me regarder comme ça? Ca vous arrive jamais de parler tout seul bande de couillon. Putain fait chier merde.
La foule poursuivit son flot courtois sans un mot, espérant que le jeune homme en noir ne l'aggresserait pas.
Juan reprit sa marche mais en activant le pas pour au plus vite rentrer à l'abrit des murs en travaux de Final Start. Arrivé devant le portail qui le transporterait au coeur de la base Juan marqua un arrêt et tourna son attention vers les quartiers nord de Talos. Il n'y avait jamais mis les pieds. après tout pourquoi rentrer tout de suite? Et puis toutes ces bonnes résolutions d'adulte responsable. A quoi servirait'elle si à la première alerte il fonçait direct à la base comme un merdeux dans les jupes de sa môman chérie...
-Maman tu me manque.
Un coup d'oeil rapide de droite et de gauche pour s'assurer que personne ne le regardait et quelques flash lumineux plus tard Juan était sur les trotoires des quartiers nord de Talos. Le jour commença à décliner et un certain soulagement lui parcourut l'échine. Encore quelques dizaines de minutes et il pourrait retirer ses lunettes.
Les rues se vidaient lentement alors que la nuit n'était pas encore installée. Juan n'y preta pas attention sur le moment. Beaucoup trop attentif à l'instant où il serait libéré de la crainte du feu solaire. Il s'attarda devant quelques drugstores, s'offrit une glace juste avant que la boutique du glacier ne ferme précipitement derrière lui et jugea nonchalement que les habitants de Talos étaient une sacrée bande de poules réglées comme du bétail rentrant à l'étable. Une belle brochette de naze quoi.
La demi heure qui suivit lui fournit de quoi revoir son jugement hatif.
A suivre...
Noir Dessein- Messages : 376
Date d'inscription : 09/04/2008
Re: In Nominé Patres
Un dernier coup de dent dans le cornet en gaufrette et Juan finit avec délice sa crème glacée. Autour de lui tout n'était que désert citadin. Les derniers rayons solaire avaient hissés le drapeau blanc et laissaient une nuit noire prendre pocession des lieux.
Juan marchait posément vers un hasard. Ses pas en quete d'une raison pour ne pas rentrer immédiatement à Final Start. La fraîcheur des embruns peinait à raffraichir l'air tant le soleil avait cuit la chaussée durant la journée. Une faible brise se leva enfin lorsqu'il franchit les limites du dernier immeuble et qu'il se retrouva sans vraiment le chercher au bord d'une basse falaise, dernier rempart de roche vers l'ocean.
Juan plongea un moment son attention sur l'horizon à la recherche d'une limite net sans pour autant la trouver puis ferma les yeux, retira lunettes, son foulard, son chapeau, déboutonna son veston, ouvrit les bras et embrassa pleinement l'air devenue un peu plus frais.
L'air libre glissait sur sa peau dénudée, la sensation était douce et le petit frisson qui s'en suivit lui apporta plus de douceur à l'âme que tous les discours d'un prêtre. Il était au calme dans son coeur. Fait suffisement rare pour en apprecier toutes les nuances à cet instant si délicat. Emporté et surpris par sa propre décontraction, Juan avisa un banc face au large et un flash plus tard était assis et confortablement adossé. Enfin une soirée agréable, l'Espagne, ses conneries de jeunesse, ses parent adoptifs, la police, les nuits derrière les barreaux d'une cellule de dégrisement, Marina, sa vie qu'il ne pourrait plus jamais retrouver. Tout lui revenait par vagues aigres et douces.
Un son le tira de ses pensées. Il tourna la tête vers ce qu'il venait de percevoir et vit une sorte de pantin de viande pourrie garnit d'une pierre d'un bleu vif se diriger vers lui en trainant ses lambeaux. Le vent léger apporta le reste des informations. L'air devint chargé d'une odeur de viande séchée et moisie. Le pantin stoppa son avancée à quelques bonnes enjambées et leva vers Juan une main garnit d'un objet ressemblant à une arme à feu. Juan se leva en hâte et avant qu'il ne puisse ouvrir la bouche le pantin actionna le mécanisme archaîque de l'arme qui détonna dans la nuit.
Sans même le décider, Juan se retrouva transporté loin de son cadavérique agresseur. Suffisament loin pour envisager une action mais bien trop près d'un groupe de créature morte qui ne tardèrent pas à le voir.
Pris de panique, Juan cessa de réflechir et cribla d'injure ses visiteurs nocturnes tout en les arrosant de flamme mal maitrisées. L'herbe, les quelques arbres alentour et quelques rares créatures sombrèrent sous le feu dévorant mais très vite surgirent de plusieurs angles d'immeubles des grappes de cadavres ornés d'une pierre bleu rayonnante dans la nuit.
-Putain mais vous me voulez quoi bande de merdes séchées?
La peur de mourir vissée au creu de l'estomac, Juan agissait sans construction et voyait l'ennemi se rapprocher inexorablement. La fin était proche. Toute proche. Encore quelques misérables mètres et le flot de pourriture serait sur lui.
Il est dans la vie où l'homme sait que son existence est fini. A ce moment et à ce moment là seulement l'homme grandit au plus profond de lui plus vite et plus intensément qu'il ne lui a fallut en toute une vie de peur de la mort. C'est quand celle ci pose une main anonciatrice de paix éternelle que l'homme devient enfin un homme.
Ce soir là Juan devint un homme. En un instant sa peur s'éffaça et la paix enfin l'habita pour longtemps. Il resta droit debout attendant l'instant. Chaussa ses lunettes, remis calmement son chapeau et laissa monter le feu destructeur. Celui qui dévoile la vérité nue de toute chose. Le feu des fou.
Une main décrépi se posa sur son épaule et Juan relacha toute sa vie.
Le ciel devint en un instant rougeoyant pour enfin se crever d'une averse de poussières en braise qui bien vite redonnèrent leurs vrai visage à ses monstres de la mort. Les corps nettoyés de leurs chaires mortes tombèrent les uns après les autres alors que la braise continuait sa chute autour de Juan le laissant seul au millieu de la nuit, entouré de nombreux restes qui furent humains.
Juan inspecta d'un regard appaisé et grave sa destruction et réapparut près du portail qui le rammenerai à Final Start.
Juan Maguilez Sanchez venait d'entrer dans l'âge adulte et le corbeau solaire méritait enfin son nom.
A suivre...
Juan marchait posément vers un hasard. Ses pas en quete d'une raison pour ne pas rentrer immédiatement à Final Start. La fraîcheur des embruns peinait à raffraichir l'air tant le soleil avait cuit la chaussée durant la journée. Une faible brise se leva enfin lorsqu'il franchit les limites du dernier immeuble et qu'il se retrouva sans vraiment le chercher au bord d'une basse falaise, dernier rempart de roche vers l'ocean.
Juan plongea un moment son attention sur l'horizon à la recherche d'une limite net sans pour autant la trouver puis ferma les yeux, retira lunettes, son foulard, son chapeau, déboutonna son veston, ouvrit les bras et embrassa pleinement l'air devenue un peu plus frais.
L'air libre glissait sur sa peau dénudée, la sensation était douce et le petit frisson qui s'en suivit lui apporta plus de douceur à l'âme que tous les discours d'un prêtre. Il était au calme dans son coeur. Fait suffisement rare pour en apprecier toutes les nuances à cet instant si délicat. Emporté et surpris par sa propre décontraction, Juan avisa un banc face au large et un flash plus tard était assis et confortablement adossé. Enfin une soirée agréable, l'Espagne, ses conneries de jeunesse, ses parent adoptifs, la police, les nuits derrière les barreaux d'une cellule de dégrisement, Marina, sa vie qu'il ne pourrait plus jamais retrouver. Tout lui revenait par vagues aigres et douces.
Un son le tira de ses pensées. Il tourna la tête vers ce qu'il venait de percevoir et vit une sorte de pantin de viande pourrie garnit d'une pierre d'un bleu vif se diriger vers lui en trainant ses lambeaux. Le vent léger apporta le reste des informations. L'air devint chargé d'une odeur de viande séchée et moisie. Le pantin stoppa son avancée à quelques bonnes enjambées et leva vers Juan une main garnit d'un objet ressemblant à une arme à feu. Juan se leva en hâte et avant qu'il ne puisse ouvrir la bouche le pantin actionna le mécanisme archaîque de l'arme qui détonna dans la nuit.
Sans même le décider, Juan se retrouva transporté loin de son cadavérique agresseur. Suffisament loin pour envisager une action mais bien trop près d'un groupe de créature morte qui ne tardèrent pas à le voir.
Pris de panique, Juan cessa de réflechir et cribla d'injure ses visiteurs nocturnes tout en les arrosant de flamme mal maitrisées. L'herbe, les quelques arbres alentour et quelques rares créatures sombrèrent sous le feu dévorant mais très vite surgirent de plusieurs angles d'immeubles des grappes de cadavres ornés d'une pierre bleu rayonnante dans la nuit.
-Putain mais vous me voulez quoi bande de merdes séchées?
La peur de mourir vissée au creu de l'estomac, Juan agissait sans construction et voyait l'ennemi se rapprocher inexorablement. La fin était proche. Toute proche. Encore quelques misérables mètres et le flot de pourriture serait sur lui.
Il est dans la vie où l'homme sait que son existence est fini. A ce moment et à ce moment là seulement l'homme grandit au plus profond de lui plus vite et plus intensément qu'il ne lui a fallut en toute une vie de peur de la mort. C'est quand celle ci pose une main anonciatrice de paix éternelle que l'homme devient enfin un homme.
Ce soir là Juan devint un homme. En un instant sa peur s'éffaça et la paix enfin l'habita pour longtemps. Il resta droit debout attendant l'instant. Chaussa ses lunettes, remis calmement son chapeau et laissa monter le feu destructeur. Celui qui dévoile la vérité nue de toute chose. Le feu des fou.
Une main décrépi se posa sur son épaule et Juan relacha toute sa vie.
Le ciel devint en un instant rougeoyant pour enfin se crever d'une averse de poussières en braise qui bien vite redonnèrent leurs vrai visage à ses monstres de la mort. Les corps nettoyés de leurs chaires mortes tombèrent les uns après les autres alors que la braise continuait sa chute autour de Juan le laissant seul au millieu de la nuit, entouré de nombreux restes qui furent humains.
Juan inspecta d'un regard appaisé et grave sa destruction et réapparut près du portail qui le rammenerai à Final Start.
Juan Maguilez Sanchez venait d'entrer dans l'âge adulte et le corbeau solaire méritait enfin son nom.
A suivre...
Dernière édition par Noir Dessein le Mer 17 Sep - 21:38, édité 1 fois
Noir Dessein- Messages : 376
Date d'inscription : 09/04/2008
Re: In Nominé Patres
Je trouve cette fin abrupte...
Epervier- Admin
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Date d'inscription : 20/04/2008
Re: In Nominé Patres
Encore une fois de belles images, vraiment...
Mais j'aurais adoré que nous raconte ce combat, je sais qu'il les a pulvérisés mais, enfin ça se termine brusquement alors que tu nous as bercé de descriptions riches et de métaphores généreuses depuis le début de ce chapitre. J'adore ton texte mais je suis assez de l'avis de R. on reste sur sa faim (fin ?)
Sgreum, critique littéraire
Le ciel devint en un instant rougeoyant pour enfin se crever d'une averse de poussières en braise qui bien vite redonnèrent leurs vrai visage à ses monstres de la mort. Les corps nettoyés de leurs chaires mortes tombèrent les uns après les autres alors que la braise continuait sa chute autour de Juan le laissant seul au millieu de la nuit, [...]
Mais j'aurais adoré que nous raconte ce combat, je sais qu'il les a pulvérisés mais, enfin ça se termine brusquement alors que tu nous as bercé de descriptions riches et de métaphores généreuses depuis le début de ce chapitre. J'adore ton texte mais je suis assez de l'avis de R. on reste sur sa faim (fin ?)
Sgreum, critique littéraire
Sgreum- Messages : 187
Date d'inscription : 09/04/2008
Re: In Nominé Patres
Bon ok ok vous avez eu raison de mon texte.
Je le laisse encore agoniser quelques jours et je réécrirai la ZE baston in the night of ze la mort qui tue dans la nuit.
Satisfait? Hi hi hi hi
(Marchant calmement dans la nuit, le Héron remit ses lunettes, son chapeau et massacra la marseillaise d'une voix décallée)... Hey accessoiriste où est mon chapeau?
Je le laisse encore agoniser quelques jours et je réécrirai la ZE baston in the night of ze la mort qui tue dans la nuit.
Satisfait? Hi hi hi hi
(Marchant calmement dans la nuit, le Héron remit ses lunettes, son chapeau et massacra la marseillaise d'une voix décallée)... Hey accessoiriste où est mon chapeau?
Noir Dessein- Messages : 376
Date d'inscription : 09/04/2008
Re: In Nominé Patres
La technologie extra terrestre encore une fois fonctionna à merveille et Juan apparut au coeur du cylindre lumineux. Un "floc" devenue habituel accompagna son apparition lorsque ses pieds touchèrent le sol innondé d'une partie de Final Start.
Les couloirs encore dans le noir reflétaient à grand peine la lueur bleue du portail d'entrée de la base sous terraine.
L'architecte bossait bien mais ses délais n'en finissaient pas de s'allonger. A part les salles du cristal et des caissons de sommeil, rien pour ainsi dire n'avait été réglé. Il était loin le temps où tous les cinq avaient débarrassés la plupart des ordures et débris qui encombraient un peu partout.
Juan posa un regard chargé de souvenirs sur la pierre noircie et son esprit se laissa aller à revisiter quelques anciens événements douloureux ou glorieux entre ses murs épais. La fois où il avait détruit tout un stock de vêtement par défaut d'observation, celle où Stuart avait sectionné net à l'aide de sa fumée meurtrière une poutre d'acier qui écrasait Gabriel, celle où Cathi avait montré une force d'âme certaine en s'aventurant seule dans l'inconnue des grottes naturelles en quête d'une solution pour rejoindre la civilisation, celle où lui même dévoila par son feu le passage menant vers ses mêmes grottes. Tout celà sans oublier l'affrontement avec l'étranger de lumière et pour finir le cristal qui ce jour là avait dévoilé une forme de vie en son coeur.
Les pensées de Juan glissaient lentements sur le passé lointain ou récent. Ses pas le menèrent au centre de la salle de sommeil. Là corps et esprit s'arretèrent.
L'horloge à rebours avait trouvé l'angle idéal. Celui de l'analyse. Comment lui, le prince de la panique organisé, le seigneur de la frousse à grande gueulle et parfois même le roi des cons. Comment lui, avait il pu trouvé la sérénité lorsque la mort lui avait délivré un sauf conduit pour le royaume d'où l'on ne revient jamais?
Juan déplia le temps pour y voir plus clair en lui. Sans vraiment maîtriser sa décision il se dirigea près du bords de l'imposante passerelle de pierre, se déshabilla totalement et glissa le long des deux mètres de parois d'enseinte de la salle pour arriver les pieds nues dans l'eau froide et peu profonde. Lentement il s'allongea, mis ses mains derrière la tête pour la relever et ne pas avoir d'eau dans le nez. L'eau remontait au dessus des oreilles. Les sons mutèrent pour devenir aquatique et la main désséchée du zombi posé sur son épaule lui revint à l'esprit comme s'il aurait activé un lecteur video.
Il se revit paniquant de frayeur, agissant avec précipitation, manquant la plupart de ses attaques, cerné plus par ses propres démon que par le danger imminent. Incapable de formuler une pensée saine, ne serai'ce que pour se transporter bien au loin de cette marrée pourrie et grouillante. Il se revit abandonner tout espoir de survie et accepter sa mort comme une chose naturel et le calme dont il ne serai jamais cru capable le grandir l'instant d'après. A cet instant là précis, de celà il n'eu aucun doute. A cet instant là il sentit un tison sortant de forge lui parcourir l'échine du plus bas au plus haut de son crâne. Les assaillants en surnombre lui apparurent évoluant comme englué dans un pot de colle à tapisserie et la fournaise en lui qui demandait son dû de nourriture bien cuite.
La main du zombi sur son épaule se referma comme sur la gachette d'une arme à feu et il sentit le tison en lui exploser loin au dessus de sa tête. Chaque particules du tison faisait partie de lui. C'était sa moelle qui se répendait en braise meurtrière sur une large aire autour de lui. Le feu décendait en lui et le ciel de braise se nourrissait de sa propre chaleur en retour. Il génerait et gérait un cycle de feu en averse.
Autour de lui les zombis continuaient leur approche un peu plus lentement. Le feu digérait les ligaments, les mains se détachaient, les bras tombaient, les jambes cédaient sous une mécanique désordonnée, et les cristaux implanté dans le torax des créatures de mort montrait une faille dans leur puissance manipulatrice. Leur éclat nourrit par la nuit devenait terne sous la violence des poussières hautes en couleurs d'un orange vif et lumineux.
Juan revit l'instant où il voulut repousser cette main toujours aggripé à son épaule. Il ne saisit qu'une main vaguement raccroché à un avant bras. Le reste du corps gisait à ses pieds et la pluie des fou poursuivait inlassablement sa moisson. Les zombis continuaient de se précipiter par petites grappes et choir quelques mètres plus loin.
Enfin arriva l'instant où la mort recula, l'instant où il put accepter qu'il avait la capacité de ne pas subir sa vie mais bien au contraire de pouvoir la choisir.
Son regard grandit se posa sur les pages calcinées de ce bel enseignement. Tout ces non vivants retourné à leur paix éternel méritaient bien sa reconnaissance.
Il se revit retirant son chapeau, le placer sur sa poitrine et regarder au loin vers les étoiles en tentant de trouver une pensée douce pour chaque squelettes à ses pieds, et ils étaient nombreux.
Un son suspect le tira de son receuil et il vit au loin au millieu de la chaussée un homme aux habits étrange. Une sorte d'indien presque nu. L'homme semblait attéré et furieux. Il le fixa un instant puis hocha négativement la tête à son endroit. L'homme hurla quelque chose qui ressemblait à une prière et disparut en grande course dérrière la barrière de la basse falaise.
Il reposa une dernière fois son attention sur les corps sans vie puis disparut.
Le fil du passé s'estompa et se brisa brusquement lorsque Juan sentit une main énorme se poser sur son épaule.
Quelques heures plus tôt il aurait sans aucun doute sursauté mais là il ouvrit simplement les yeux et tourna la tête pour découvrir Gabriel acroupit à ses côtés arborant une mine mi-grave mi-amusé.
- Oui Gabriel?
- Ca va gamin?
Juan se rappela où il était allongé et se redressa sans préter attention à la pièce. il voulait embrasser le plus longtemps possible la paix qu'il venait de découvrir.
- Oui oui tout va bien Gabi. Tout va bien. Pourquoi cette question? Tu a l'air pas net.
- Moi pas net? Tu rigole. Non je me disais juste que si tu veux un hamam dans la base, ça serai sympa de demander d'abords aux autres avant de monter la température.
- Qu'est ce que tu me bave là?
- Ben regarde par toi même gros malin.
Gabriel posa sa lourde main sur la tête de Juan et le gratifia d'une bonne secouée amicale.
- Allez lève toi sinon Stuart va encore se croire obligé d'en faire des tonnes.
Juan se releva et découvrit une salle entièrement plongée dans la brume et l'eau dans laquelle il baignait était presque à température pour préparer une bonne soupe.
Fin
Les couloirs encore dans le noir reflétaient à grand peine la lueur bleue du portail d'entrée de la base sous terraine.
L'architecte bossait bien mais ses délais n'en finissaient pas de s'allonger. A part les salles du cristal et des caissons de sommeil, rien pour ainsi dire n'avait été réglé. Il était loin le temps où tous les cinq avaient débarrassés la plupart des ordures et débris qui encombraient un peu partout.
Juan posa un regard chargé de souvenirs sur la pierre noircie et son esprit se laissa aller à revisiter quelques anciens événements douloureux ou glorieux entre ses murs épais. La fois où il avait détruit tout un stock de vêtement par défaut d'observation, celle où Stuart avait sectionné net à l'aide de sa fumée meurtrière une poutre d'acier qui écrasait Gabriel, celle où Cathi avait montré une force d'âme certaine en s'aventurant seule dans l'inconnue des grottes naturelles en quête d'une solution pour rejoindre la civilisation, celle où lui même dévoila par son feu le passage menant vers ses mêmes grottes. Tout celà sans oublier l'affrontement avec l'étranger de lumière et pour finir le cristal qui ce jour là avait dévoilé une forme de vie en son coeur.
Les pensées de Juan glissaient lentements sur le passé lointain ou récent. Ses pas le menèrent au centre de la salle de sommeil. Là corps et esprit s'arretèrent.
L'horloge à rebours avait trouvé l'angle idéal. Celui de l'analyse. Comment lui, le prince de la panique organisé, le seigneur de la frousse à grande gueulle et parfois même le roi des cons. Comment lui, avait il pu trouvé la sérénité lorsque la mort lui avait délivré un sauf conduit pour le royaume d'où l'on ne revient jamais?
Juan déplia le temps pour y voir plus clair en lui. Sans vraiment maîtriser sa décision il se dirigea près du bords de l'imposante passerelle de pierre, se déshabilla totalement et glissa le long des deux mètres de parois d'enseinte de la salle pour arriver les pieds nues dans l'eau froide et peu profonde. Lentement il s'allongea, mis ses mains derrière la tête pour la relever et ne pas avoir d'eau dans le nez. L'eau remontait au dessus des oreilles. Les sons mutèrent pour devenir aquatique et la main désséchée du zombi posé sur son épaule lui revint à l'esprit comme s'il aurait activé un lecteur video.
Il se revit paniquant de frayeur, agissant avec précipitation, manquant la plupart de ses attaques, cerné plus par ses propres démon que par le danger imminent. Incapable de formuler une pensée saine, ne serai'ce que pour se transporter bien au loin de cette marrée pourrie et grouillante. Il se revit abandonner tout espoir de survie et accepter sa mort comme une chose naturel et le calme dont il ne serai jamais cru capable le grandir l'instant d'après. A cet instant là précis, de celà il n'eu aucun doute. A cet instant là il sentit un tison sortant de forge lui parcourir l'échine du plus bas au plus haut de son crâne. Les assaillants en surnombre lui apparurent évoluant comme englué dans un pot de colle à tapisserie et la fournaise en lui qui demandait son dû de nourriture bien cuite.
La main du zombi sur son épaule se referma comme sur la gachette d'une arme à feu et il sentit le tison en lui exploser loin au dessus de sa tête. Chaque particules du tison faisait partie de lui. C'était sa moelle qui se répendait en braise meurtrière sur une large aire autour de lui. Le feu décendait en lui et le ciel de braise se nourrissait de sa propre chaleur en retour. Il génerait et gérait un cycle de feu en averse.
Autour de lui les zombis continuaient leur approche un peu plus lentement. Le feu digérait les ligaments, les mains se détachaient, les bras tombaient, les jambes cédaient sous une mécanique désordonnée, et les cristaux implanté dans le torax des créatures de mort montrait une faille dans leur puissance manipulatrice. Leur éclat nourrit par la nuit devenait terne sous la violence des poussières hautes en couleurs d'un orange vif et lumineux.
Juan revit l'instant où il voulut repousser cette main toujours aggripé à son épaule. Il ne saisit qu'une main vaguement raccroché à un avant bras. Le reste du corps gisait à ses pieds et la pluie des fou poursuivait inlassablement sa moisson. Les zombis continuaient de se précipiter par petites grappes et choir quelques mètres plus loin.
Enfin arriva l'instant où la mort recula, l'instant où il put accepter qu'il avait la capacité de ne pas subir sa vie mais bien au contraire de pouvoir la choisir.
Son regard grandit se posa sur les pages calcinées de ce bel enseignement. Tout ces non vivants retourné à leur paix éternel méritaient bien sa reconnaissance.
Il se revit retirant son chapeau, le placer sur sa poitrine et regarder au loin vers les étoiles en tentant de trouver une pensée douce pour chaque squelettes à ses pieds, et ils étaient nombreux.
Un son suspect le tira de son receuil et il vit au loin au millieu de la chaussée un homme aux habits étrange. Une sorte d'indien presque nu. L'homme semblait attéré et furieux. Il le fixa un instant puis hocha négativement la tête à son endroit. L'homme hurla quelque chose qui ressemblait à une prière et disparut en grande course dérrière la barrière de la basse falaise.
Il reposa une dernière fois son attention sur les corps sans vie puis disparut.
Le fil du passé s'estompa et se brisa brusquement lorsque Juan sentit une main énorme se poser sur son épaule.
Quelques heures plus tôt il aurait sans aucun doute sursauté mais là il ouvrit simplement les yeux et tourna la tête pour découvrir Gabriel acroupit à ses côtés arborant une mine mi-grave mi-amusé.
- Oui Gabriel?
- Ca va gamin?
Juan se rappela où il était allongé et se redressa sans préter attention à la pièce. il voulait embrasser le plus longtemps possible la paix qu'il venait de découvrir.
- Oui oui tout va bien Gabi. Tout va bien. Pourquoi cette question? Tu a l'air pas net.
- Moi pas net? Tu rigole. Non je me disais juste que si tu veux un hamam dans la base, ça serai sympa de demander d'abords aux autres avant de monter la température.
- Qu'est ce que tu me bave là?
- Ben regarde par toi même gros malin.
Gabriel posa sa lourde main sur la tête de Juan et le gratifia d'une bonne secouée amicale.
- Allez lève toi sinon Stuart va encore se croire obligé d'en faire des tonnes.
Juan se releva et découvrit une salle entièrement plongée dans la brume et l'eau dans laquelle il baignait était presque à température pour préparer une bonne soupe.
Fin
Noir Dessein- Messages : 376
Date d'inscription : 09/04/2008
Re: In Nominé Patres
Session 29
Depuis que Juan avait prit le large, laissant les cinq sans nouvelles de lui, il vivait à la sauvette, ne sachant où dormir ni comment subvenir à la plus élémentaire des nécessités à savoir son alimentation. Deux jours durant il se contenta de boire de l'eau d'une fontaine public mais la faim le ramena à des besoin plus solide. Malgré lui il commença par une pomme chipée sur le marché de la place Italo Marco à Founders Fall. Puis le besoin associé à sa facilité de mouvement lui ôtèrent lentement au fil des jours tout scrupules. Il devenait ce qu'il avait combattu avec les Cinq. A deux ou trois reprises il songea un court instant à rentrer à Final Start mais la simple idée de devoir affronter la dureté de Stuart et la compassion bienveillante de ses camarades le rejetait dans cette idée de n'être considéré que comme un gamin sur le tard. Un soir même sur une plage déserté au nord de l'île de Peregrine il se surprit à hurler à l'horizon « C'est pas de ma faute ». Les dix années passées enfermé comme sac à viande objet de toutes sortes de folies scientifiques abjectes sur la lune l'avait empêché de vivre pleinement son adolescence, vivre sa vie d'étudiant à faire les erreur qui vous construise une charpente pour l'âge adulte, vivre le trouble du sentiment amoureux, du regard hébété pour une fille, du premier pétard qui vous fait vomir, de la première fiche de salaire montré avec fierté à ses parent. Bref toutes ces choses que l'on ne voit pas lorsqu'on les vies mais qui vous creuse lorsque que vous ne les avez pas vécue.
Juan un jour se rendit à Talos dans l'idée de revoir ce curé si jeune qui lui avait dit les vérités qu'il avait besoin d'entendre de la part d'un inconnu. Pourtant bien que encore jeune pour certaines choses, la méfiance le gardait intact et une crainte animale lui intima l'ordre de rebrousser chemin. Fratrie avait sans doute dû déjà ressentir sa présence. La simple idée de s'entendre dire « Viens Juan rentrons à la maison » l'avait fait disparaître dans un flash pour le voir apparaître au cœur d'une brume où le silence de la mort était omni présente.
Qu'allait il devenir? Que devait il faire? Qui était il devenu? Qui était il en vérité?
Et puis ce type nommé Primate qui l'avait littéralement cloué et vidé avec ses affirmations.
Ce soir là Juan s'endormit sur une pierre tombale au beau milieu d'un cimetière désert tout au nord de la ville anciennement nommé Astoria et qui depuis s'était vu adjoindre le préfixe de Dark depuis que les forces du panthéon en avait éradiqué toute forme de vie.
Peu être était-ce mieux ainsi. Mourir pendant son sommeil. De la main même de ceux qui lui avait permis de ne plus avoir peur de mourir.
La nuit silencieuse ne lui permit pas de rester sourd à l'approche de la mort. Il se réveilla en sursaut, conscient de quelque chose. En lui la flamme de la vie, le refus viscérale de quitter cette terre lui tambourinait sur les tympans. Ses yeux blancs cherchèrent dans la brume infinie sans rien trouver. Mais le coup de feu il l'entendit parfaitement. Le bruit d'une arme discrète, presque celui d'une arme à air comprimé. Sa cuisse fléchit immédiatement après l'impact discret. Sa main se porta immédiatement sur celle ci pour constater qu'une fléchette y était fiché. L'instant d'après dix hommes en armes et encagoulées avec probablement des système de visées thermique au vue des lueurs colorées en lieu et place des yeux sortirent de derrière plusieurs stèles. Leur approche étaient coordonnées et Juan sentait déjà ses forces le bannir loin si loin de lui même.
L'un des hommes lui adressa la parole.
- Allez fais pas le con petit. On est protégé contre tes flammes. Reste sage et tout se passera bien.
Juan tourna vers l'autre un regard chargé du voile de l'oubli. Son corps n'était plus qu'un amas de coton qu'il contrôlait à grand peine. Sa détresse, sa rage et surtout son refus démesuré de mourir malgré lui prirent les commandes de son esprit sans qu'il maitrise ce qu'il était en train de chercher au plus profond de ses tripes. Sa bouche balbutia presque inaudible « allez vous faire » et ses poumons expulsèrent sa colère « ENCULEEEEE ».
L'instant d'après la ville de Dark Astoria fut rebaptisé pour quelques fractions de secondes Fire Astoria. Le temps stoppa, les sons disparurent, il n'y avait plus qu'une seule couleur. Le blanc de l'oblitération parfaite. La température monta si rapidement et si haute que tout ce qui se trouva sur sa course et sur une surface de bien trente pas de rayon termina soit en cendre volatile, soit en chaux vive. Au delà de cette limite approximative le feu avait tout stérilisé sur plus de deux cent mètres.
Juan s'écrasa lourdement sur le sol. Incapable de reprendre une respiration. La nuit qui l'entourait désormais était bien différente de celle qu'il connaissait. Sa conscience le trahissait, s'en était finit de lui?
Dans un dernier réflexe de survie Juan activa l'artefact que les maitres du temps leurs avait transmit à lui et au cinq. Il apparut au pied de l'un des maitres entièrement nue et s'effondra inerte.
Trois semaines plus tôt alors que Gabriel se rendait un soir sur les plages de Talos pour s'entrainer à faire des ricochets dans l'eau avec des rochers ou quelques teigneux mal vissé du ciboulot, un type lui apparut tout bêtement.
- Bonsoir Gabriel. J'ai un message pour vous. Venez me voir à Ouroboros dans trois semaines à quatre heure vingt du matin c'est important.
- Moi à cette heure ci je dors. Poussez vous vous mes gênez.
Là dessus le sorcier, qu'il tenait d'une main qui forçait le respect, se retrouva catapulté un peu trop loin pour pouvoir revenir à la nage.
Le visiteur ne perdit pas son apparent détachement et lui rappela sobrement. Dans trois semaine. Quatre heure vingt.
- Mouai on lui dira.
L'homme disparut.
- Sont lourd ceux là. Pourrait pas demander comme tout le monde en temps et en heure?
Quatre heure vingt, le jour convenu.
- Merci d'être venue Gabriel, il ne devrait plus tarder.
- Hein? Qui ça le coiffeur? Inutile je suis un fan de Yull Brunner.
A peine sa phrase terminée, Juan s'échoua inerte et aux portes de la mort sur ses pieds.
Gabriel le prit immédiatement dans ses bras.
- Ne me dîtes pas que n'avez de soigneur ici.
- L'ouroboros n'interagit pas directement sur la vie des hommes. Maintenant partez vite ou votre ami va mourir.
Gabriel rentra immédiatement à Final Start avec le corp de Juan sans force. Il hurla à la cotonnade.
- Philippe, Magnus magnez vous j'ai le petit. Il est mal en point.
Très vite les soins furent prodigués et une batterie de test physiologique fut passées. Juan était sauvé mais vidé de toute son énergie et incapable de faire autre chose que dormir sur le lit de fortune installé en remplacement des caissons toujours en panne.
Magnus rejoignit le groupe au chevet de Juan avec un mine grave.
- On a un problème. On a instillé une sorte de marqueur dans le corps de Juan associé à un puissant sédatif qui devrait le laisser dans cet état pendant encore quelques temps mais impossible de dire combien d'heures car je ne connais pas le dosage introduit.
Stuart fit mine de ne pas avoir entendu la majeure partie de l'exposé et posa la seule question digne d'intérêt à ses yeux.
- Quel genre de marqueur Magnus?
- Et bien je dirai qu'il s'agit d'une sorte d'uranium très appauvri totalement inoffensif sur le point médical mais qui pourrai
- Abrégez professeur. Est ce qu'on peu repérer Juan avec ça?
- Ahem, et bien je dirai que c'est un peu tôt pour le dire mais il y a de forte probabilité oui.
- Ha! L'inconscient il nous ramène la peste.
Sans demander l'avis à personne d'autre, Stuart sortie une aiguille noir très fine de son poing et fouilla la cuisse de Juan pour en extraire très rapidement l'insert.
- Professeur fermez cette blessure et analysez moi cette merde. Quand ce sera fait neutralisez là. Gabriel contact l'architecte. Je veux qu'il envoit immédiatement ses robots ici pour vérifier et renforcer tout nos systèmes de brouillage. Exécution!
Magnus et Gabriel échangèrent brièvement un regard. L'envie de remettre Stuart à sa place les démangeaient furieusement mais l'heure n'était pas à la dispute. Tout fut fait rapidement.
Depuis que Juan avait prit le large, laissant les cinq sans nouvelles de lui, il vivait à la sauvette, ne sachant où dormir ni comment subvenir à la plus élémentaire des nécessités à savoir son alimentation. Deux jours durant il se contenta de boire de l'eau d'une fontaine public mais la faim le ramena à des besoin plus solide. Malgré lui il commença par une pomme chipée sur le marché de la place Italo Marco à Founders Fall. Puis le besoin associé à sa facilité de mouvement lui ôtèrent lentement au fil des jours tout scrupules. Il devenait ce qu'il avait combattu avec les Cinq. A deux ou trois reprises il songea un court instant à rentrer à Final Start mais la simple idée de devoir affronter la dureté de Stuart et la compassion bienveillante de ses camarades le rejetait dans cette idée de n'être considéré que comme un gamin sur le tard. Un soir même sur une plage déserté au nord de l'île de Peregrine il se surprit à hurler à l'horizon « C'est pas de ma faute ». Les dix années passées enfermé comme sac à viande objet de toutes sortes de folies scientifiques abjectes sur la lune l'avait empêché de vivre pleinement son adolescence, vivre sa vie d'étudiant à faire les erreur qui vous construise une charpente pour l'âge adulte, vivre le trouble du sentiment amoureux, du regard hébété pour une fille, du premier pétard qui vous fait vomir, de la première fiche de salaire montré avec fierté à ses parent. Bref toutes ces choses que l'on ne voit pas lorsqu'on les vies mais qui vous creuse lorsque que vous ne les avez pas vécue.
Juan un jour se rendit à Talos dans l'idée de revoir ce curé si jeune qui lui avait dit les vérités qu'il avait besoin d'entendre de la part d'un inconnu. Pourtant bien que encore jeune pour certaines choses, la méfiance le gardait intact et une crainte animale lui intima l'ordre de rebrousser chemin. Fratrie avait sans doute dû déjà ressentir sa présence. La simple idée de s'entendre dire « Viens Juan rentrons à la maison » l'avait fait disparaître dans un flash pour le voir apparaître au cœur d'une brume où le silence de la mort était omni présente.
Qu'allait il devenir? Que devait il faire? Qui était il devenu? Qui était il en vérité?
Et puis ce type nommé Primate qui l'avait littéralement cloué et vidé avec ses affirmations.
Ce soir là Juan s'endormit sur une pierre tombale au beau milieu d'un cimetière désert tout au nord de la ville anciennement nommé Astoria et qui depuis s'était vu adjoindre le préfixe de Dark depuis que les forces du panthéon en avait éradiqué toute forme de vie.
Peu être était-ce mieux ainsi. Mourir pendant son sommeil. De la main même de ceux qui lui avait permis de ne plus avoir peur de mourir.
La nuit silencieuse ne lui permit pas de rester sourd à l'approche de la mort. Il se réveilla en sursaut, conscient de quelque chose. En lui la flamme de la vie, le refus viscérale de quitter cette terre lui tambourinait sur les tympans. Ses yeux blancs cherchèrent dans la brume infinie sans rien trouver. Mais le coup de feu il l'entendit parfaitement. Le bruit d'une arme discrète, presque celui d'une arme à air comprimé. Sa cuisse fléchit immédiatement après l'impact discret. Sa main se porta immédiatement sur celle ci pour constater qu'une fléchette y était fiché. L'instant d'après dix hommes en armes et encagoulées avec probablement des système de visées thermique au vue des lueurs colorées en lieu et place des yeux sortirent de derrière plusieurs stèles. Leur approche étaient coordonnées et Juan sentait déjà ses forces le bannir loin si loin de lui même.
L'un des hommes lui adressa la parole.
- Allez fais pas le con petit. On est protégé contre tes flammes. Reste sage et tout se passera bien.
Juan tourna vers l'autre un regard chargé du voile de l'oubli. Son corps n'était plus qu'un amas de coton qu'il contrôlait à grand peine. Sa détresse, sa rage et surtout son refus démesuré de mourir malgré lui prirent les commandes de son esprit sans qu'il maitrise ce qu'il était en train de chercher au plus profond de ses tripes. Sa bouche balbutia presque inaudible « allez vous faire » et ses poumons expulsèrent sa colère « ENCULEEEEE ».
L'instant d'après la ville de Dark Astoria fut rebaptisé pour quelques fractions de secondes Fire Astoria. Le temps stoppa, les sons disparurent, il n'y avait plus qu'une seule couleur. Le blanc de l'oblitération parfaite. La température monta si rapidement et si haute que tout ce qui se trouva sur sa course et sur une surface de bien trente pas de rayon termina soit en cendre volatile, soit en chaux vive. Au delà de cette limite approximative le feu avait tout stérilisé sur plus de deux cent mètres.
Juan s'écrasa lourdement sur le sol. Incapable de reprendre une respiration. La nuit qui l'entourait désormais était bien différente de celle qu'il connaissait. Sa conscience le trahissait, s'en était finit de lui?
Dans un dernier réflexe de survie Juan activa l'artefact que les maitres du temps leurs avait transmit à lui et au cinq. Il apparut au pied de l'un des maitres entièrement nue et s'effondra inerte.
Trois semaines plus tôt alors que Gabriel se rendait un soir sur les plages de Talos pour s'entrainer à faire des ricochets dans l'eau avec des rochers ou quelques teigneux mal vissé du ciboulot, un type lui apparut tout bêtement.
- Bonsoir Gabriel. J'ai un message pour vous. Venez me voir à Ouroboros dans trois semaines à quatre heure vingt du matin c'est important.
- Moi à cette heure ci je dors. Poussez vous vous mes gênez.
Là dessus le sorcier, qu'il tenait d'une main qui forçait le respect, se retrouva catapulté un peu trop loin pour pouvoir revenir à la nage.
Le visiteur ne perdit pas son apparent détachement et lui rappela sobrement. Dans trois semaine. Quatre heure vingt.
- Mouai on lui dira.
L'homme disparut.
- Sont lourd ceux là. Pourrait pas demander comme tout le monde en temps et en heure?
Quatre heure vingt, le jour convenu.
- Merci d'être venue Gabriel, il ne devrait plus tarder.
- Hein? Qui ça le coiffeur? Inutile je suis un fan de Yull Brunner.
A peine sa phrase terminée, Juan s'échoua inerte et aux portes de la mort sur ses pieds.
Gabriel le prit immédiatement dans ses bras.
- Ne me dîtes pas que n'avez de soigneur ici.
- L'ouroboros n'interagit pas directement sur la vie des hommes. Maintenant partez vite ou votre ami va mourir.
Gabriel rentra immédiatement à Final Start avec le corp de Juan sans force. Il hurla à la cotonnade.
- Philippe, Magnus magnez vous j'ai le petit. Il est mal en point.
Très vite les soins furent prodigués et une batterie de test physiologique fut passées. Juan était sauvé mais vidé de toute son énergie et incapable de faire autre chose que dormir sur le lit de fortune installé en remplacement des caissons toujours en panne.
Magnus rejoignit le groupe au chevet de Juan avec un mine grave.
- On a un problème. On a instillé une sorte de marqueur dans le corps de Juan associé à un puissant sédatif qui devrait le laisser dans cet état pendant encore quelques temps mais impossible de dire combien d'heures car je ne connais pas le dosage introduit.
Stuart fit mine de ne pas avoir entendu la majeure partie de l'exposé et posa la seule question digne d'intérêt à ses yeux.
- Quel genre de marqueur Magnus?
- Et bien je dirai qu'il s'agit d'une sorte d'uranium très appauvri totalement inoffensif sur le point médical mais qui pourrai
- Abrégez professeur. Est ce qu'on peu repérer Juan avec ça?
- Ahem, et bien je dirai que c'est un peu tôt pour le dire mais il y a de forte probabilité oui.
- Ha! L'inconscient il nous ramène la peste.
Sans demander l'avis à personne d'autre, Stuart sortie une aiguille noir très fine de son poing et fouilla la cuisse de Juan pour en extraire très rapidement l'insert.
- Professeur fermez cette blessure et analysez moi cette merde. Quand ce sera fait neutralisez là. Gabriel contact l'architecte. Je veux qu'il envoit immédiatement ses robots ici pour vérifier et renforcer tout nos systèmes de brouillage. Exécution!
Magnus et Gabriel échangèrent brièvement un regard. L'envie de remettre Stuart à sa place les démangeaient furieusement mais l'heure n'était pas à la dispute. Tout fut fait rapidement.
Noir Dessein- Messages : 376
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